Anonyme : Un candidat témoigne

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Trimeploi 04 Mars 2021

Anonyme : Un candidat témoigne


Dans cet article on appellera notre candidat Mohamed.
Mohamed , 40 ans, nous raconte : « Mon employeur ignore que j’ai un deuxième boulot»

Mohamed ne reste jamais immobile, il aime voyager, découvrir et réaliser ses désirs. Idéaliste et enthousiaste, il peut cependant avoir tendance à viser trop haut.  Quand un poste ne lui convient pas et qu'il n'arrive plus à se projeter. il le quitte pour une meilleure opportunité, occasion de briller, sans retour en arrière. En ce moment, il travaille pour une grande entreprise dans le secteur informatique, un secteur qu'il apprécie, mais afin de nourrir son désir d'autonomie, de subvenir aux besoins de ses trois petits anges et de prendre soins de son épouse, le père de famille accepte ce challenge et mène en parallèle une vie professionnelle (secrète), le week-end. Découvrez les confidences de Mohamed dans cet article.

Un cursus réputé comme exemplaire !
Mohamed, 40 ans, était ce qu’on appelle un élève studieux. il a suivi un cursus bac scientifique, ensuite rejoint l'université de l'USTHB pour des études en informatique, ce qui a rendu fier sa  famille !

«Je viens d'une famille instruite et il était donc indispensable pour mes parents que je fasse de bonnes études. Je rêvais de m’émanciper. Je n’étais pas sûre de mon orientation jusqu’à ce que je découvre le secteur IT. Grace à l'entreprise X, j'ai poursuivi mon parcours avec différents stages à l'étranger, en Europe de l'EST. J'ai commencé ma carrière hors Algérie ou j'ai acquis des codes de travail très souples sans trop de justesses .

Après plusieurs années, j’ai eu un fort besoin de changement, de renouveau. J’ai démissionné pour monter ma propre entreprise, un projet fort ambitieux qui me tenait à cœur. Mais l'Algérie me manquait. Alors je suis rentré au bled au bout de 8 mois.

Une fois en Algérie, je me suis rendu compte de beaucoup de choses, l'esprit d'appartenance n'existe guère,  chacun défend son poste plutôt qu’un projet commun, les intérêts personnels prennent le dessus sur le collectif.
Dans un premier temps, j’ai rejoint une société de conseil. Mon intégration professionnelle en Algérie a été contraignante. Je n’avais jamais travaillé dans mon pays et à ma grande déception j'ai été très surpris par les coups bas en entreprise et le ce qu'on appelle "Social", les ragots...ect. J’avais l’impression de jouer un rôle dans une série télévisée, chaque jours une histoire. J’ai rapidement changé de job.

Mes autres expériences n’ont pas  étaient concluantes. Le poste ne correspondait pas à ce qui avait été discuté durant l'entretien. Je suis donc partie.

Puis une grande entreprise m'a recruté. J’y suis depuis 5 ans. Mon poste est passionnant. J’ai approfondi mes compétences et je travaille sur des sujets stratégiques.

La volonté de changer !
Après plusieurs années à ce poste, je me pose maintenant la question du "futur emploi, prochaine opportunité" et la question du sens. Comment mon travail peut-il avoir un impact sur la société et notre mode de vie ? Toutes ces réflexions ont débuté au commencement de la covid. C’est pourquoi je me suis impliqué dans le monde associatif très complémentaire au monde de l’entreprise. Je mets le point sur les possibilités d'évolution chez mon employeur.

Un boulot en parallèle pourquoi pas?
Cette nouvelle ambition répond à mon besoin d’évolution tout en minimisant les risques pendant la Covid.
Une petite entreprise à l’étranger m’a contacté pour une mission de conseil. Cela pourrait déboucher sur nouvelle opportunité de carrière. C’est la première fois qu’on me fait une telle proposition et l’idée me motive. Mais un nouveau boulot constitue un gros risque avant tout, aussi bien pour l’employeur que pour l’employé. En résumé. J’ai donc accepté cette nouvelle mission dans ma vie, que je réalise en parallèle de mon emploi actuel sur mon temps libre, en particulier le week-end. Cela me permet à la fois de tester le travail en indépendant et de mesurer si cette entreprise me convient. Je cumule l’avantage d’un nouveau poste sans les inconvénients qui en résultent : déménagement, ou que le nouvel employeur mette la clef sous la porte.

Le soucis est que je n’ai pas mis au courant  mon employeur actuel. A l’étranger, on remarque plus d'ouverture d'esprit des employeurs à l’idée que leurs salariés participent à d'autres projets que le leurs. En revanche en Algérie, j’ai plutôt l'impression que c’est mal perçu. De mon côté, cet emploi en plus répond à mon besoin d’évolution personnel, professionnel et salarial tout en minimisant les risques pendant cette période de crise qui nous empêche de nous projeter.

Je peux me le permettre car je travaille dans un secteur en plein boom en Algérie et nous ne sommes pas nombreux dans mon métier. Avoir cette nouvelle mission me donne, étrangement, la possibilité de me retrouver. Cela m’aide à devenir plus indépendant et autonome»